Mise en scène : DANIEL DEPREZ & DANIEL CHARLOT
Avec :
Daniel Deprez / Aurélien Bédéneau / Claire Guillamaud / Marjorie de Larquier / Christine Lacombe / Sergueï Vladimirov / Djahiz Gil / Michèle Salen / Hervé Boudin / Patrick Desrues / Mathias Leboss / Pascal Lucas

Petit mot d’un spectateur et écrivain rouennais, Claude SOLOY :

« Vraiment dommage que l’Avare de l’Echo soit aussi avare de répliques, de quiproquos et de coups de théâtre, mais tout ça, c’est la faute à Molière qui écrit trop court…
Je me suis vraiment ennuyé dès la fin de la représentation, car c’était déjà fini !

Quel bonheur, quelle jouissance de bout en bout à se laisser berner par un livret que l’on connaît déjà, j’ai croisé beaucoup d’ « Avare » mais celui-là est sans aucun doute le plus riche…

D’abord le décor, des pans de murailles métalliques de coffre-fort au jardin et à la cour, et une grille en fond de scène, immense ( On pense à ces guichets grillagés de banques ou de PTT d’autrefois), et puis la porte centrale à glissière à l’allure de zip, faire gaffe de ne pas s’y faire pincer à force de chercher une certaine cassette… Une musique faussement monarchique et deux petites fées, anges d’innocence qui vous donnent d’entrée la ritournelle, adorable contrepoint d’une perversité et d’une entourloupe à venir…

Je ne rappellerai ni les noms des personnages de la pièce, ni le nom des comédiennes et des comédiens qui les incarnent, les quasi muets et les bavards impénitents, les momifiés et les cascadeurs en patins à roulettes, car tout ce joli monde enrubanné pète de santé, d’intelligence et d’inventivité, ah, ce livre d’images, de la BD drolatique et colorée aux descentes d’escaliers des Folies Bergères, avec plumes et papillons d’ersatz… Et la lumière subtile à la bougie de led, caressant ce qui doit l’être…

Je suis passé des larmes aux larmes, car j’ai ri et pleuré, enfin presque, car c’était pour rire même quand ça dramatisait de l’escarcelle, on aurait bientôt compati au drame de cet Harpagon, queutard de pistoles…

Un jeu tout en rupture, accélération, pause, arrêt sur image de grimace ou d’œil arrondi de libido, un espace vide de vie à l’encombrement et à la gesticulation, de la marche quotidienne au pas de deux, et un deux, trois, ballet menu menuet d’opéra comique… Le spectateur est embarqué, et nul arrêt pour satisfaire un quelconque besoin ! On aimerait que le temps s’arrête sur certaines chorégraphies de voiles entrouvertes, de danses d’étreintes, de baisers pas volés…

C’est de l’Avare qui vaut cher, et on lui souhaite une longue vie.

Merci à toute l’équipe. »